Comment choisir le bon télescope 4

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Un télescope pas cher et idéal pour toutes les situations ?

Observer Saturne et ses anneaux, la Lune criblée de cratères ou la majestueuse nébuleuse d’Orion à l’œil à travers un instrument, ça vous tente ? Choisir son premier télescope pour l’observation visuelle peut cependant virer au casse-tête tant l’offre est variée. Faut-il une monture électronique high-tech ou un simple télescope manuel ? Un petit instrument transportable ou un « canon » à photons ? Dans cet article, nous allons voir quel type de télescope privilégier pour débuter en observation visuelle du ciel. Au menu : le célèbre Dobson (alias « le meilleur ami du débutant »), les montures alt-azimutales vs équatoriales, un tour d’horizon des autres formules optiques (pour savoir ce que vous ratez – ou pas), et quelques conseils pratiques pour profiter au mieux de vos soirées sous les étoiles. Prêt à pointer votre télescope vers l’infini ? C’est parti !

Sommaire

  • Le télescope Dobson : simplicité et grand diamètre – Qu’est-ce qu’un Dobson ? Pourquoi est-il si populaire pour l’observation ? Avantages et inconvénients de ce « seau à photons ».
  • Monture alt-az versus équatoriale – Comprendre les différences de montures en observation visuelle et pourquoi le Dobson (alt-az) se prête bien au visuel.
  • Panorama des autres types de télescopes – Un bref comparatif des formules optiques courantes (Newton sur monture, Schmidt-Cassegrain, Maksutov, lunettes) pour situer le Dobson face à ses « concurrents ».
  • Conseils pratiques pour bien débuter – Astuces d’utilisation, erreurs à éviter (dont l’obsession du grossissement), entretien de base et évolutions possibles pour un débutant en visuel.

Le télescope Dobson : simplicité et grand diamètre

Si vous avez déjà fouiné sur des forums astro ou demandé conseil en boutique, on vous a sûrement soufflé « Prends un Dobson ». Mais de quoi s’agit-il exactement ? Le Dobson, c’est un type de télescope à la philosophie on ne peut plus simple : mettre le maximum de diamètre accessible sur une monture la plus simple possible. Et si vous avez bien lu l’article sur les bases de l’optique, vous savez que c’est exactement ce qui faut faire en visuel !

Concrètement, un Dobson est un télescope Newton (à miroirs) monté sur une base alt-azimutale très dépouillée, souvent en bois ou en plastique, qui pivote de haut en bas et gauche droite. Imaginez un gros tube optique posé dans une sorte de boîte tournante au sol : c’est ça, un Dobson. Pas de trépied ni de monture équatoriale complexe, pas d’électronique obligatoire (sauf versions « GoTo » motorisées) – juste un grand miroir, deux axes de rotation manuels, et vos yeux pour guider l’engin. Bon, et un viseur pour trouver les objets.

 

Figure 1 – Typiquement un dobson serrurier (car il n’est pas en tube plein mais a des tiges pour maintenir les structures. Cela a l’avantage de réduire le poids et améliorer sa transportabilité puisqu’il est démontable). Vous pouvez retrouve exactement ce télescope sur la boutique.

Pourquoi cette formule a-t-elle conquis les débutants comme les observateurs les plus expérimentés ?

Parce qu’elle offre le meilleur rapport diamètre/prix du marché. Au lieu de mettre des centaines de francs dans une monture sophistiquée, on investit dans le miroir le plus grand possible. Résultat : pour un budget donné, on peut s’offrir un Dobson avec un miroir bien plus large que n’importe quel autre télescope sur monture compliquée. Et comme on l’a vu, le diamètre c’est le nerf de la guerre pour voir des objets faibles en visuel. Un Dobson de 200 mm (8 pouces) par exemple coûte souvent moins cher qu’une lunette de 100 mm ou qu’un télescope catadioptrique de 125 mm. C’est le moins cher pour le plus grand diamètre.

Figure 2 – Un télescope Dobson de table de 114 mm. Le tube optique est monté sur une base en bois très simple permettant une rotation azimutale (horizontale) et en altitude (verticale). Ce genre d’instrument privilégie la simplicité et la portabilité – on le pose sur une table, on oriente le tube à la main, et on observe ! ce format est idéal pour les enfants par exemple ! 

Un instrument idéal pensé pour tous !

Outre le coût, le Dobson brille par sa facilité d’utilisation. Pas de mise en station compliquée : on pose la base au sol (éventuellement on la met à niveau, mais même pas obligatoire pour du visuel), et on oriente le tube vers la zone du ciel voulue. Le mouvement est intuitif : on pousse à gauche, à droite, on monte, on descend – un enfant y arrive. Cette spontanéité fait du Dobson un formidable outil de découverte : on balaie le ciel, on tombe sur un objet, on l’observe immédiatement. De nombreux astronomes amateurs racontent qu’avec un Dobson, ils ont redécouvert le plaisir de « chasser » les objets du ciel à l’instinct, sans écran ni monture robotisée. C’est très formateur pour apprendre le ciel.

Les limites du dobson

Parlons quand même des limites du Dobson. D’abord, étant non motorisé (pour les versions de base), il ne compense pas la rotation de la Terre. Autrement dit, les astres vont lentement traverser le champ de l’oculaire et vous devrez les recadrer périodiquement en poussant le tube. À faible grossissement ce n’est pas gênant du tout – on suit Jupiter tranquillement du bout des doigts –, mais à fort grossissement (typiquement sur une planète à 200×) il faut recentrer assez fréquemment. Ça devient un coup de main à prendre : on observe, on pousse un peu, on re-observe, etc. Rien d’insurmontable, mais à connaître. De même, sans suivi motorisé, faire de l’astrophotographie longue pose est exclu avec un Dobson classique. C’est un télescope pensé pour le visuel avant tout (j’y reviens dans l’article 3 sur l’astrophoto).

Autre point : un Dobson étant un Newton, il nécessite collimation de temps à autre. La collimation, c’est l’alignement des miroirs. Ce n’est pas sorcier (deux ou trois vis à ajuster périodiquement) mais il faut être prêt à mettre un peu les mains dans le cambouis optique. Heureusement, les Dobson débutants ont souvent des aides à la collimation et les forums regorgent de tutos – au besoin un astronome du coin vous montrera. Enfin, qui dit grand diamètre dit souvent gabarit imposant : un Dobson de 200 ou 250 mm, ça prend de la place ! Ce sont de gros tubes (1m+ de long) sur des bases volumineuses. Assurez-vous d’avoir de quoi le stocker et le transporter (une petite voiture peut loger un 200 mm tube plein, mais au-delà il faut parfois un modèle démontable à structure). Pour autant, paradoxalement, un Dobson reste plus transportable que bien d’autres télescopes de même diamètre sur trépied : pas de contrepoids, pas de pied métallique lourd – juste la base (qui peut servir de caisse) et le tube. Deux poignées et hop, on bouge l’ensemble assez facilement, surtout sur les modèles jusqu’à 250 mm.

Conclusion préliminaire sur le dobson

En résumé, le Dobson c’est un peu le « gros gourmand sympa » des télescopes : beaucoup d’ouverture, un appétit de photons énorme, une technique minimaliste. Idéal pour le visuel du ciel profond et planétaire sans se ruiner, en contrepartie d’un suivi manuel et d’un encombrement qu’il faut accepter. Pour un débutant motivé, c’est souvent le choix n°1 recommandé. Mais avant de vendre la caravane pour un Dobson géant, voyons un peu les alternatives et notamment la différence de monture alt-az vs équatoriale pour l’observation.

Monture alt-az versus équatoriale

Un des dilemmes en astronomie amateur, c’est la monture : la structure qui porte le télescope et lui permet de bouger. On distingue principalement deux types : les montures alt-azimutales (Alt-Az) et les montures équatoriales. Sans rentrer dans tous les détails, voici l’essentiel à savoir dans le contexte de l’observation visuelle :

  • Une monture alt-azimutale bouge en azimut (gauche-droite, comme tourner la tête horizontalement) et en altitude (haut-bas). C’est un peu comme une tourelle de canon ou un trépied photo. Le Dobson que l’on a décrit est l’exemple type d’alt-az simplifiée. L’avantage est la simplicité : les mouvements intuitifs correspondent à notre repère du sol. Pas de configuration compliquée, on oriente directement le tube vers l’objet désiré. Le désavantage, c’est que pour suivre un objet céleste (qui se déplace en diagonale dans le ciel à cause de la rotation terrestre), on doit ajuster les deux axes en même temps de façon coordonnée. En pratique manuellement ce n’est pas trop dur à faible grossissement ; pour du suivi motorisé en revanche, l’alt-az nécessite deux moteurs gérés par ordinateur en parallèle (on y arrive très bien cela dit, de nombreux télescopes “GoTo” grand public sont en alt-az motorisée). Le plus gros inconvénient concerne surtout la photographie longue pose : une monture alt-az, même motorisée, introduit une rotation de champ gênante en astrophoto longue durée. Mais pour le visuel pur, ce n’est pas un problème, nos yeux ne remarquent pas la lente rotation sur quelques minutes. Bref, l’alt-az c’est parfait pour observer facilement.

 

  • Une monture équatoriale bouge sur deux axes dont l’un est incliné selon l’axe de rotation terrestre. Dit autrement, une fois bien orientée (on appelle ça faire la mise en station), une équatoriale peut suivre un objet céleste en ne tournant qu’un seul axe à vitesse constante (la fameuse vitesse sidérale). C’est super pour tracker automatiquement une étoile ou une planète : un petit moteur suffit sur l’axe AD (ascension droite) et hop, l’objet reste au centre de l’oculaire sans effort. C’est pourquoi les photographes du ciel adorent l’équatoriale. Par contre, l’ergonomie pour un débutant est moins intuitive : il faut penser en coordonnées célestes et non plus en « bouger haut-bas/gauche-droite ». Au début, pointer une équatoriale manuellement peut dérouter (« Mais pourquoi mon tube se met tout de travers pour viser cet objet ?! »). De plus, ces montures sont souvent plus lourdes, coûteuses et complexes (barres de contrepoids, trépied, réglages fins). En visuel pur, une équatoriale n’est pas indispensable du tout – c’est surtout du confort de suivi une fois qu’elle est mise en station. Disons que c’est un plus pour observer en haute puissance sans avoir à recadrer, mais on peut s’en passer au prix d’un petit ajustement manuel régulier.

Alors, quelle monture choisir quand on débute en visuel ? La monture alt-az a la cote pour sa convivialité, et le Dobson en est l’incarnation ultime. Si votre objectif est de faire de longues observations planétaires très fort grossissement, une petite équatoriale motorisée pourra offrir du confort (l’image reste centrée). Mais dans la majorité des usages visuels, un bon alt-az bien stable fait parfaitement l’affaire. D’ailleurs, on trouve des versions motorisées GoTo des deux types : il existe des Dobson GoTo (la base alt-az bouge toute seule pour suivre l’objet) et des équatoriales GoTo. Retenez simplement que pour du visuel, la priorité c’est la stabilité et la facilité d’emploi. Mieux vaut un Dobson solide qui ne tremble pas et qu’on dirige aisément, qu’une équatoriale bas de gamme bancale qui vous fera perdre l’objet dès qu’on touche à l’oculaire… La robustesse prime sur la sophistication pour profiter sereinement de ses observations.

En somme, la monture alt-az (Dobson ou autre) convient parfaitement pour débuter en visuel : mise en œuvre rapide, utilisation intuitive. La monture équatoriale pourra venir plus tard si vous envisagerez de l’astrophotographie ou si vous voulez motoriser le suivi dès maintenant – mais cela fait grimper le budget. Beaucoup d’astrams confirmés possèdent les deux : un Dobson pour les soirées tranquilles de repérage visuel, et un setup équatorial pour les sessions pointues ou la photo.

Panorama des autres types de télescopes

Le Dobson/Newton n’est pas la seule option sur le marché, loin s’en faut. Sans détailler autant que dans l’article 1, voici un petit tour d’horizon des formules optiques qu’on rencontre en observation visuelle, et comment elles se comparent :

  • Newton sur monture équatoriale – C’est finalement la même optique que le Dobson (miroir primaire + miroir secondaire à 45°) mais le tube est monté sur une monture équatoriale plutôt qu’une base au sol. Avantage : on peut motoriser et suivre aisément, et on garde le bon rapport qualité/prix optique du Newton. Inconvénient : la monture ajoute du coût et du poids, et la position de l’oculaire peut se retrouver dans des angles acrobatiques quand le tube bouge (on finit parfois la tête penchée bizarrement pour regarder). En visuel pur, beaucoup se disent qu’un Newton sur équato cumule un peu les inconvénients (volume + collimation + mise en station) – c’est pourquoi le Dobson a supplanté cette configuration auprès des débutants. Néanmoins, un petit Newton 150 mm sur EQ peut être un instrument polyvalent (visuel + un soupçon de photo planétaire) pour qui n’a pas peur d’une installation plus technique.
  • Schmidt-Cassegrain (SC) – Ah, le fameux télescope à tubes courts orange de Celestron qu’on voit dans les pubs ! Le Schmidt-Cassegrain est un télescope catadioptrique : il combine miroirs et lentille correctrice. Son tube est compact (la lumière fait plusieurs allers-retours dedans via un miroir secondaire central), ce qui le rend très transportable pour le diamètre offert. Les SC standards ont des rapports f/D autour de f/10. En visuel, un SC de 200 mm est un instrument très polyvalent : assez de diamètre pour du ciel profond, et une focale ~2000 mm idéale pour planètes et Lune en haute résolution. Ils sont souvent vendus avec des montures à fourche (Alt-az) avec GoTo, donc confort d’utilisation top. Le hic, c’est le prix : c’est plus cher par cm de diamètre que le Newton. Aussi, l’obstruction centrale (le secondaire) réduit un peu le contraste par rapport à une lunette de même diamètre, mais comme les lunettes de ce diamètre n’existent pas vraiment (200 mm en lunette = budget d’une voiture…), on ne va pas chipoter. Disons qu’un SCT est un excellent tout-terrain pour qui veut se faire plaisir en visuel et peut-être faire un peu de photo planétaire et ciel profond plus tard. Surtout qu’on peut très bien mettre un SC sur une équatoriale par la suite. C’est un choix courant pour l’amateur intermédiaire. Pour un tout débutant, le budget peut freiner, mais certains 150 mm SC ou 203 mm d’occasion se trouvent à des tarifs abordables. Sachez juste que la collimation d’un SC est plus stable que celle d’un Newton (on la fait rarement), et le tube fermé prend un peu de temps à se mettre à température (une petite heure). Rien de dramatique.

Exemple d’un Schmidt-Cassegrain (SC) de 203 mm de diamètre (Celestron EdgeHD) sur une monture équatoriale GoTo. Ces télescopes compacts offrent une grande polyvalence pour l’observation visuelle et l’imagerie planétaire, au prix d’un coût plus élevé par rapport aux Newton/Dobson de même ouverture.

  • Maksutov-Cassegrain (Mak) – Le cousin du SC, en plus petit et souvent à plus forte focale (f/12 à f/15). Les télescopes de type Maksutov ont un design fermé avec une épaisse lentille ménisque à l’avant. Leurs points forts : images très piquées (idéal planètes), tubes ultra compacts, pas de besoin de collimation (souvent fixée d’usine sur les petits modèles). On trouve des Mak de 90 mm, 127 mm, 150 mm à des prix raisonnables. C’est génial pour qui veut un télescope facile à transporter, par exemple depuis un balcon en ville, et essentiellement regarder Lune, planètes, étoiles doubles… Par contre, champ de vision très étroit en raison de la focale longue et du petit diamètre : pour le ciel profond étendu (genre grandes nébuleuses, galaxies diffuses), ce n’est pas l’idéal. Un Mak de 127 mm peut montrer M13 (amas globulaire) ou Orion, mais il ne couvrira pas les Pléiades en entier par exemple. Aussi, il a un diamètre limité – ne vous attendez pas à des prodiges sur les nébuleuses très faibles. En gros, le Mak est le spécialiste planétaire ou urbain. Beaucoup de débutants hésitent entre Mak127 et Dobson 200 par exemple : l’un est tout petit et précis (mais peu lumineux), l’autre gros et lumineux (mais moins contrasté en planétaire pur). Tout est affaire de compromis et… de ce que vous voulez observer en priorité ! Dans ce cas, il faudra bien voir qu’elles sont vos contraintes de transport.
  • Lunette astronomique (réfracteur) – C’est la vieille lunette de Galilée dans sa version moderne. Des lentilles à la place des miroirs. Les lunettes ont pour elles l’esthétique (un beau tube long en métal, ça a de la gueule !), la simplicité (pas de collimation, un entretien limité), et un contraste d’image souvent excellent (pas d’obstruction centrale car pas de miroir secondaire). Pour observer les planètes ou la Lune, une bonne lunette de 100 mm fait des merveilles en offrant des images ciselées. Cependant, elles souffrent de deux choses : le chromatisme et le coût exponentiel avec le diamètre. Le chromatisme, c’est l’apparition de franges colorées autour des objets, dû à la difficulté de focaliser toutes les couleurs exactement au même point avec de simples lentilles. Les lunettes basiques dites achromatiques corrigent partiellement, mais sur les objets brillants on voit parfois un liseré violet ou jaune. Les lunettes haut de gamme dites apochromatiques corrigent quasiment tout… mais bien sûr cela bient à un certain coût même si elles se sont bien démocratisée et qu’on trouve des apo de 103 mm pour environ 1000 chf (il y a 10 ans c’était impensable). Et c’est lié au second point : fabriquer de grandes lentilles de haute qualité coûte une fortune, beaucoup plus que de fabriquer de grands miroirs. Du coup, on trouve facilement des lunettes de 60 à 120 mm abordables, mais au-delà de 120 mm les prix explosent. Une lunette de 150 mm de bonne qualité coûte plusieurs milliers de chf. À ce tarif, on a un Dobson de 400 mm ! Donc, la lunette est souvent choisie pour les petits diamètres (70 à 120 mm) par les débutants qui veulent un instrument simple à utiliser, ou par les passionnés de planétaire qui cherchent le contraste absolu (et acceptent un diamètre limité). Un atout : ces petites lunettes ont souvent un champ large très agréable pour balayer les constellations entières. Sur un trépied alt-az stable, une 80 mm peut offrir de magnifiques balades stellaires, montrer les cratères lunaires finement ciselés, les anneaux de Saturne (tout petits, mais nets), et même quelques nébuleuses brillantes sous un bon ciel. Ne la sous-estimons pas.

En résumé comparatif pour le visuel débutant :

  • Dobson (Newton alt-az) : champion du diamètre par chf, meilleur pour le ciel profond visuel, demande d’apprendre à pointer manuellement.
  • Newton équatorial : mêmes qualités optiques, mais complexité supplémentaire de la monture. Avantage de pouvoir évoluer sur de l’astrophoto par la suite.
  • Schmidt-Cassegrain : polyvalent et compact, bon partout, mais plus cher.
  • Maksutov : ultra-compact, excellent en planétaire, limité en ciel profond par son petit diamètre et champ étroit.
  • Lunette : simple d’usage, images contrastées, mais diamètres modestes (sauf à investir lourdement), super en grand champ et planétaire sur petit diamètre.

Chacun a ses fans et ses usages spécifiques. L’important est de cerner vos besoins : si votre rêve c’est surtout d’admirer les galaxies lointaines depuis la campagne, un bon Dobson bien ouvert vous comblera. Si vous êtes en appartement et que vous visez surtout la Lune et Jupiter, un petit Mak sur balcon sera plus indiqué. Il n’y a pas de mauvais choix absolu, tant que vous comprenez ce que chaque instrument peut ou ne peut pas vous montrer.

Conseils pratiques pour bien débuter

Pour terminer ce billet, voici quelques conseils tirés de l’expérience (et de mes boulettes initiales avouées !) destinés aux astronomes en herbe avec leur premier télescope :

  • Ne vous focalisez pas uniquement sur le grossissement. (On l’a dit mais ça mérite d’être répété.) Les publicités criant « x800 » sont trompeuses . En observation réelle, on dépasse rarement 200×–300× même avec un instrument déjà conséquent. La majorité des merveilles célestes s’observent entre 30× et 150×. Donc ne sacrifiez pas l’optique pour une promesse de zoom farfelue. Un ciel profond magnifique à 50× vaut mieux qu’une tache floue à 500×.
  • Priorisez le diamètre (ou la qualité optique) dans votre budget. Autrement dit, mieux vaut un télescope simple mais performant qu’un gadget truffé d’électronique cheap. Par exemple, pour ~300€, un Dobson manuel de 150 mm surpasse de loin un télescope GoTo plastique de 90 mm en termes de ce que vous verrez dans l’oculaire. La tentation du gadget high-tech est forte, mais rappelez-vous qu’au final ce que vous apprécierez ce sont les images des astres, pas d’avoir appuyé sur un bouton. Le Dobson excelle sur ce point en offrant le maximum d’optique pour le coût .
  • Pensez à la logistique. Où observerez-vous principalement ? Si c’est le jardin de la maison, un instrument volumineux n’est pas un souci. Si vous devez le porter sur 4 étages ou l’emmener en voiture chaque fois, réfléchissez poids et encombrement. Un télescope dans un placard n’observe rien du tout… Choisissez un modèle adapté à votre capacité de transport et de manipulation. Par exemple, un Dobson 254 mm est fabuleux… mais il pèse plus de 20 kg et prend de la place. Un 200 mm est déjà plus compact et souvent suffisant pour débuter. De même, une lunette de 120 mm sur monture équato peut être encombrante dans un petit appart – peut-être qu’un Dobson de table 130 mm ou un Mak 100 serait plus utilisé au quotidien.
  • Accessoires utiles : Pour le visuel, prévoyez quelques oculaires de qualité décente couvrant des grossissements faibles, moyens et forts. Souvent les télescopes sont livrés avec 1 ou 2 oculaires basiques (par ex. un 25 mm et un 10 mm). C’est un début. Un bon oculaire grand champ de 30 mm peut transformer vos observations du ciel profond en offrant un porthole sur la Voie Lactée. Inversement, un oculaire de 6 ou 8 mm de meilleure facture que celui d’origine vous donnera un planétaire plus net. Petit à petit, investir dans 2-3 oculaires adaptés fait une différence. Un chercheur de qualité (viseur point rouge ou lunette chercheuse) est indispensable pour pointer aisément – heureusement, la plupart des télescopes en sont dotés. Éventuellement, un filtre lunaire peut être utile pour atténuer l’éclat de la Lune (elle peut éblouir dans un gros télescope tant elle est brillante). Enfin, pensez à l’adaptation de votre vision : observez dans l’obscurité, évitez les lumières blanches, utilisez une lampe rouge pour les cartes, etc., afin de préserver votre vision nocturne.
  • Patience et émerveillement : Les premières nuits, on est parfois un peu maladroit, on cherche M31 pendant 30 minutes sans succès… Cela fait partie du jeu ! N’abandonnez pas trop vite. Le ciel demande de la patience, mais la première fois que Saturne apparaîtra avec son anneau dans votre oculaire, ou que vous verrez de vos yeux une lointaine galaxie, vous oublierez immédiatement les petites difficultés initiales. Prenez le temps d’observer chaque objet, d’affiner la mise au point, de percevoir les détails graduellement (l’œil s’éduque). L’astronomie est une école de patience, mais ô combien riche en émotions.

En suivant ces conseils et en choisissant le télescope adapté à vos envies (beaucoup optent pour un Dobson 200 mm ou 254mm comme premier instrument polyvalent, et ils en sont ravis), vous mettez toutes les chances de votre côté pour vivre des nuits d’observation inoubliables. Le ciel regorge de trésors à portée de vos yeux. Il ne vous reste qu’à éteindre les lumières, pointer votre nouvel instrument et savourer ce voyage visuel à travers l’Univers. Bonnes observations !

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