Askar FRA600 vs SQA106: comparaison au sommet

FRA600 vs SQA 106 Comparaison

L’astrographe Askar FRA600 est une lunette apochromatique de 108 mm d’ouverture pour 600 mm de focale (f/5,6). Ce quintuplet Petzval intègre un triplet frontal et un doublet arrière (dont 2 lentilles ED) assurant un champ plat de 66 mm de diamètre sans correcteur additionnel . La FRA600 se distingue par son robuste porte-oculaire Crayford à crémaillère 4,2” avec mise au point démultipliée 1:10, conçu pour supporter de lourds équipements sans glissement . Sa construction est soignée avec un tube de 125 mm de diamètre équipé d’un pare-buée rétractable, deux colliers anodisés rouges reliés par une poignée multifonction, et une queue d’aronde de 300 mm au format Losmandy .

La lunette apochromatique SQA106 (commercialisé sous la marque Askar) est un astrographe apochromatique de 106 mm d’ouverture pour 509 mm de focale, soit f/4,8. Il adopte également une conception Petzval à 5 lentilles (2 éléments en verre SD à très faible dispersion) pour offrir un large cercle d’image de 55 mm corrigé, couvrant les capteurs plein format et même moyen format . Les étoiles restent fines et ponctuelles sur tout le champ (taille de tache RMS <2,2 µm au coin du format 24×36) grâce à cette conception optimisée . Le tube de la SQA106, de couleur grise, intègre un collier/poignée monobloc allégé avec plusieurs pas de vis pour accessoires , ainsi qu’un porte-oculaire Crayford démultiplié de 2,8” (≈71 mm) offrant 30 mm de course et un rotateur 360° gradué pour le cadrage . Un jeu d’adaptateurs arrière (M68, M54, M48) est fourni pour faciliter la connexion de tout type de caméra .

Détails mécaniques : poids, dimensions et équipement

Les deux instruments présentent un niveau de finition élevé, adapté à l’astrophotographie exigeante. Le tableau ci-dessous résume leurs principales caractéristiques mécaniques :

Caractéristiques mécaniquesAskar FRA600 (108 mm f/5,6)Askar SQA106 (106 mm f/4,8)
Longueur du tube (pare-buée rentré)~493 mm~516 mm (rentré), 586 mm (déployé)
Diamètre du tube125 mm~115 – 120 mm (estimation, non spécifié)
Poids du tube6,5 kg (avec colliers & queue Losmandy)5,82 kg (OTA nu), ~8,12 kg avec collier & queue
OkularhalterCrayford crémaillère 4,2″, démultiplié 1:10 (haute capacité de charge)Crayford 2,8″ démultiplié (course 30 mm) (motorisable)
Rotateur d’angleOui – intégré (bague filetage M90x1)Oui – intégré 360° avec échelle graduée
Filetage arrièreM90 × 1 (rotateur) + adaptateurs M68/M54/M48 (+ coulant 2″/1,25″)M68/M54/M48 (adaptateurs fournis)
Fixations & accessoiresDeux colliers + poignée multifonction (M6/M4), queue Losmandy 300 mm , bagues M54 & M48Collier/poignée monobloc (ajouré) avec pas M4/M6, queue Losmandy 300 mm, valise souple de transport

Poids et encombrement : La FRA600 pèse environ 6,5 kg avec ses colliers et sa queue d’aronde (tube seul ~5 kg) . Elle mesure 493 mm pare-buée rétracté , ce qui assure une bonne portabilité pour un instrument de 108 mm. La SQA106 est un poil plus légère (tube ~5,8 kg) grâce à son collier unique allégé, mais une fois monté avec sa queue Losmandy et accessoires il atteint ~8 kg . Son tube est un peu plus long (516 mm replié, 586 mm avec pare-buée sorti) . Dans les deux cas, une monture équatoriale robuste est requise du fait de la masse (~7–8 kg en configuration d’imagerie).

Porte-oculaire et compatibilité mécanique : L’Askar FRA600 dispose d’un grand porte-oculaire 4,2 pouces à crémaillère avec molette micrométrique 1:10 . Ce focuser de grand diamètre offre une excellente rigidité et peut soutenir sans flexion des configurations imagées lourdes (caméras plein format, roue à filtres, etc.) . Le SQA106 embarque un porte-oculaire un peu plus petit (2,8″, soit ~71 mm) également à crémaillère démultipliée . Il offre 30 mm de course et est compatible avec les motorisations de mise au point du marché . Chaque lunette intègre un rotateur de champ gradué permettant de faire pivoter la caméra à 360° pour le cadrage sans perdre la mise au point. Sur la FRA600, le rotateur fait partie du tube (filetage M90) ; sur la SQA106, il est également inclus et muni d’une échelle angulaire .

Les deux instruments sont livrés avec des adaptateurs filetés facilitant la connexion de divers accessoires. La FRA600 offre un filetage M90×1 (rotateur) pouvant être réduit via des adaptateurs coniques à M68, M54 ou M48 – de plus, des porte-oculaires au coulant 2″ et 1,25″ sont fournis pour une utilisation visuelle ou avec des caméras à barillet. Le SQA106 propose directement des sorties M68, M54 et M48 (avec adaptateurs inclus) , couvrant la plupart des raccords photo (APN, caméras astro, etc.). Dans les deux cas, aucune bague de backfocus n’est requise : il suffit d’insérer la caméra et de faire la mise au point, le champ étant déjà plan et le tirage optique suffisamment large pour accueillir l’équipement.

Colliers et fixations : L’Askar FRA600 est pourvue de deux colliers robustes en aluminium anodisé rouge, reliés par une poignée supérieure multifonctionnelle . Cette poignée (également peinte en rouge) comporte plusieurs trous taraudés (M6, M4) sur le dessus et les côtés pour fixer des accessoires (chercheur, lunette guide, etc.) . Le SQA106 adopte une approche différente : il possède un collier tubulaire monobloc englobant le milieu du tube, faisant office à la fois de collier de serrage et de poignée de transport . Ce collier unique est ajouré pour réduire le poids et intègre également des pas de vis (M4/M6) latéraux pour fixer des accessoires, ainsi qu’une poignée sur le dessus avec base pour chercheur . Les deux lunettes sont livrées avec une queue d’aronde Losmandy de 300 mm (longue de ~11,8″) assurant une fixation stable sur la monture équatoriale . Le SQA106 est en outre fourni avec une mallette de transport en tissu Oxford matelassé pour protéger le tube.

Qualité de construction interne : L’intérieur des deux tubes est mat et muni de baffles pour supprimer les reflets parasites. La SQA106 notamment utilise un peinturage noir mat et des anneaux coupe-lumière optimisés, afin d’éliminer les lumières diffuses et reflets internes . Sur la FRA600, un test indépendant a révélé la présence d’un très léger reflet en arc (« arc-en-ciel ») en imagerie lorsque une étoile extrêmement brillante (Sirius) se trouve dans le champ . Ce phénomène, bien que faible et rare, indique la réverbération d’une surface interne brillante. En usage normal, la plupart des utilisateurs ne rencontreront pas ce problème (il faut des conditions très spécifiques), et aucun halo ni image fantôme notable n’apparaît sur des étoiles lumineuses avec la FRA600, y compris avec le réducteur . Néanmoins, on peut considérer que le traitement interne antireflet est légèrement supérieur sur la SQA106, qui n’a pas fait état de tels reflets dans les retours à ce jour. Dans l’ensemble, la qualité mécanique des deux tubes est jugée excellente par la communauté et correspond au positionnement haut de gamme de ces astrographes.

Détails optiques : ouverture, focale, conception et traitement

Sur le plan optique, les deux instruments sont des astrographes à champ plat intégrant un correcteur de champ interne. Ils partagent une conception de type Petzval, avec 5 éléments répartis en deux groupes principaux (groupe frontal de focalisation et groupe arrière de flattener). Le tableau suivant compare leurs spécifications optiques principales :

Optische EigenschaftenAskar FRA600 (Quintuplet APO)SQA106 (Quintuplet SD APO)
Ouverture (diamètre)108 mm (4,25″)106 mm (4,17″)
Distance focale (native)600 mm509 mm
Rapport focal (focale/diamètre)f/5,6f/4,8
Optische FormelQuintuplet Petzval (triplet + doublet) avec 2 verres ED (Extra-low Dispersion)Quintuplet Petzval (5 lentilles air-spaced) avec 2 verres SD (Super ED)
Traitements optiquesMulticouches anti-reflet (toutes surfaces)Multicouches hautes performances (verres SD à haute transmission)
Cercle d’image corrigé66 mm de diamètre (champ plat annoncé) – plein format couvert (∅ ~44 mm) ; illumination ~100% sur 24×3655 mm de diamètre (champ plan) – plein format natif (∅ 44 mm) et moyen format jusqu’à ∅ 55 mm (illumination ~90% à 44 mm, ~75% à 55 mm)
Correction des aberrationsApochromatique (aberration chromatique réduite), légère aberration de coin sur plein format (voir performances)Apochromatique (verres SD minimisant le chromatisme), correction jusque dans les coins du champ 24×36 (spots ~2 µm)

Ouverture et champ : L’Askar FRA600 est un instrument de 108 mm de diamètre, légèrement plus grand que le 106 mm du SQA106. En pratique, cette différence de 2 mm est négligeable en termes de collecte de lumière (moins de 4% d’écart en surface collectrice). La FRA600 offre une focale native de 600 mm (f/5,6) , tandis que la SQA106 est plus courte, 509 mm (f/4,8) . Le SQA106 est donc environ 1 IL plus lumineux que la FRA600 native (f/4,8 vs f/5,6), ce qui permet des temps de pose ~1,36× plus courts pour un même signal. En contrepartie, la FRA600 couvre initialement un champ un peu plus étroit à échantillonnage égal (600 mm de focale correspond à ~4,7° sur le grand côté d’un capteur full frame, contre ~5,5° pour 509 mm).

Conception optique et verre ED/SD : Les deux lunettes utilisent une formule quintuplet apochromatique. La FRA600 est constituée d’un triplet frontal et d’un doublet à l’arrière servant de correcteur de champ, dont deux éléments sont en verre ED à faible dispersion . Le SQA106 comporte également 5 éléments au total (système air-spaced), avec deux lentilles en verre SD (Super Low Dispersion) de très haute correction chromatique . Ce choix de verre SD (similaire au FPL-53) sur le SQA106 vise à réduire au maximum l’aberration chromatique résiduelle. De fait, le fabricant annonce une correction apochromatique quasi-parfaite : même les étoiles brillantes n’affichent pratiquement aucune frange colorée sur le SQA106, y compris dans les coins du champ. La FRA600 offre également une excellente correction des couleurs (dite “Super APO”), les tests notant uniquement un chromatisme latéral mineur sur les bords extrêmes du full frame, facilement corrigeable en post-traitement . Aucune aberration chromatique longitudinale marquée (sur les étoiles centrées) n’est rapportée, signe d’une bonne maîtrise de la couleur sur toute la plage de longueurs d’onde utile.

Traitements anti-reflet et contraste : Bien que les fiches techniques n’en détaillent pas les couches, les deux instruments sont équipés de traitements multicouches anti-reflets sur toutes les surfaces optiques, indispensables pour maximiser la transmission et le contraste. Le SQA106 met en avant un taux de transmission très élevé (valeurs de MTF > 0,9 aux basses fréquences spatiales) grâce à la qualité de ses optiques et traitements . En pratique, les images obtenues avec l’un ou l’autre de ces astrographes montrent un très bon contraste et des étoiles serrées, sans halos gênants sur les étoiles brillantes (la FRA600 avec réducteur n’a montré aucun halo ni ghost notable sur Rigel lors d’un test poussé ).

Champ corrigé et cercle image : Un atout majeur de ces lunettes est leur champ plan large corrigé dès la sortie, sans besoin de correcteur additionnel. L’Askar FRA600 fournit un cercle d’image illuminé de 66 mm de diamètre – largement supérieur au format 24×36 (43 mm de diagonale). Toutefois, ce chiffre de 66 mm correspond à l’illumination totale ; la portion du champ réellement bien corrigée pour la netteté des étoiles est plus proche de ~45 mm de diamètre d’après les tests sur le terrain . En d’autres termes, sur un capteur plein format (∅ ~44 mm), la FRA600 délivre des étoiles nettes sur la quasi-totalité du champ (voir section performances), tandis que sur un capteur moyen format 33×44 mm (diagonale 55 mm) les étoiles aux bords extrêmes commencent à se dégrader optiquement.

De son côté, le SharpStar SQA106 annonce un cercle corrigé de 55 mm de diamètre , couvrant idéalement le 24×36 mm et pouvant s’étendre jusqu’au format 33×44 mm. La répartition de l’éclairement sur le champ du SQA106 est excellente : on conserve > 90 % d’illumination à 22 mm du centre (bord d’un capteur full frame) et encore ~75 % aux 27,5 mm du centre (coin d’un capteur 44×33 mm) . En comparaison, la FRA600 offre également une illumination très homogène sur full frame (vignettage modéré principalement dû au boîtier reflex dans le test) , et reste utilisable sur moyen format du point de vue luminosité (coins à ~60% ou plus, sans miroir pour obstruer). Aucun vignettage sévère n’est donc à craindre avec ces deux lunettes, même sur les grands capteurs : leur conception avec un large correcteur arrière (doublet de 80 mm de diamètre dans la FRA600 ) permet de bien éclairer un champ photographique étendu.

Performances en astrophotographie : champ plat, capteurs plein format et aberrations

Étant dédiées à l’imagerie du ciel profond, l’Askar FRA600 et la SharpStar SQA106 ont été testées sur le terrain avec des caméras modernes, notamment des capteurs APS-C, plein format 24×36 mm et même moyen format 33×44 mm. Il en ressort que les deux instruments offrent d’excellentes performances globales, avec toutefois quelques différences dans les coins extrêmes de l’image et en termes de flexibilité.

Qualité des étoiles sur le champ – Sur un capteur APS-C (format ~28 mm diagonal), les étoiles sont parfaitement rondes et piquées jusqu’aux bords pour les deux lunettes, sans aucune correction supplémentaire. Le SQA106, testé avec un capteur couleur APS-C (ASI2600MC, 23×15 mm), a montré des étoiles “absolument rien à reprocher” selon un utilisateur, les coins étant aussi nets que le centre . La FRA600, de focale plus longue, produit également un champ parfaitement plat et net sur APS-C, ce qui la rend adaptée aux caméras type APS-C ou 4/3 sans aucune réserve.

Sur un capteur plein format (24×36 mm), les deux instruments couvrent l’ensemble du champ avec un piqué élevé, mais la SQA106 se distingue par des coins plus propres et un chromatisme quasi nul. D’après les spécifications de SharpStar, l’écart de qualité entre le centre et le coin sur la SQA106 est minime : le rayon RMS des spot passe de <1,7 µm au centre à <2,2 µm dans les coins . Cela signifie que même aux bords du format 24×36, les étoiles restent concentrées dans un disque de ~2 µm de rayon, soit une fraction de pixel pour les capteurs actuels (à titre d’exemple, 2 µm correspond à 0,4 pixel sur un capteur de 4,5 µm de photosite). En pratique, les images réalisées au SQA106 sur full frame montrent des étoiles ponctuelles jusqu’aux coins, sans coma ni astigmatisme notable. Le coma et la courbure de champ sont effectivement nuls grâce au design Petzval, et aucune aberration sphérique n’est à signaler sur le champ plan.

Spot diagramme de la FRA600
Spot diagram de la SQA106, on peut constater les performances supérieures.

La FRA600, à 600 mm f/5,6 (sans réducteur), offre un centre de champ très piqué, approchant la performance d’une référence comme la Takahashi FSQ-106 selon un testeur . Cependant, sur les coins du plein format, on observe une légère dégradation : les étoiles des quatre coins sont un peu étirées tangentiellement (allongement en forme de “coma/astigmatisme” radial) . Cet allongement reste modéré (excentricité d’environ 0,5–0,6 dans les coins) et les étoiles gardent une forme globalement acceptable – on est loin d’un coma prononcé comme sur certains télescopes mal corrigés. Néanmoins, comparé au SQA106, la FRA600 native est un cran en dessous pour les coins de l’image sur full frame. Un utilisateur avancé indique que pour un usage optimal sur capteur 24×36, il considère les étoiles parfaitement corrigées sur ~45 mm de cercle et que les très bords (au-delà de 22 mm du centre) sont “limite acceptables” sans être catastrophiques . Cette performance reste tout à fait honorable pour une 108 mm à f/5,6 dans cette gamme de prix, et est jugée “marginalement acceptable” sur full frame par des testeurs exigeants. En résumé, sur plein format sans correcteur additionnel, la SQA106 prend l’avantage avec des étoiles plus ponctuelles dans les coins, tandis que la FRA600 montre de légères aberrations d’astigmatisme/coma en bordure (sans que cela rende le champ inexploitable – beaucoup d’utilisateurs en sont satisfaits en l’état sur full frame).

En ce qui concerne l’aberration chromatique, les deux instruments se comportent de manière exemplaire. Le SQA106 ne laisse apparaître quasiment aucun Chromatismus sur les étoiles, grâce à l’utilisation de verres SD et à la mise au point optimisée sur tout le spectre. L’Askar FRA600 présente un chromatisme longitudinal négligeable et simplement un léger chromatisme latéral en bord de champ full frame (dû au correcteur), se traduisant par de minuscules franges de couleur autour des étoiles très éloignées du centre . Ce défaut mineur peut être corrigé en séparant et réalignant les couches R, V, B lors du traitement des images . Avec le réducteur 0,7× (voir section suivante), la FRA600 voit apparaitre un peu plus de chromatisme latéral sur les bords (l’image s’étale différemment selon les couleurs), mais là encore, une registration par couche en post-traitement permet de résoudre le problème dans une large mesure . Le SQA106, même à f/4,8, ne souffre pas de chromatisme notable – un avantage de son design haut de gamme.

Vignettage et illumination du champ : Comme indiqué précédemment, le vignettage optique est très contenu sur les deux modèles. Les mesures du fabricant pour le SQA106 montrent ~10% de perte de lumière aux bords du full frame (ce qui est excellent), et ~25% de perte aux coins d’un capteur 33×44 mm . La FRA600, de par son ouverture arrière de 80 mm , illumine un champ encore plus large (66 mm) ; sur full frame, un test a montré que le capteur était pleinement éclairé (le léger vignettage mesuré provenait surtout de l’obstruction du miroir d’un reflex) . Utilisée avec un appareil mirrorless ou une caméra astro (pas de miroir réflex), la FRA600 fournit donc un éclairement très homogène jusqu’aux coins du 24×36. Sur un format 33×44, la FRA600 sans réducteur continue d’éclairer correctement le capteur (coins >60% d’illumination) , de même que le SQA106 (~75%). Dans tous les cas, un flat en calibration permettra de compenser le faible vignettage résiduel. Aucun ombrage dû au porte-oculaire n’a été signalé (les diamètres internes sont surdimensionnés pour éviter cela).

Backfocus et montage des accessoires : En astrophotographie, il est important de pouvoir insérer divers accessoires (roue à filtres, diviseur optique, rotateur électronique, etc.) tout en conservant la possibilité de faire la mise au point. Sur ce point, la FRA600 offre un tirage arrière très généreux d’environ 160 mm depuis la fin du rotateur . Cela signifie qu’en enlevant ou ajoutant des bagues, on peut intercaler de nombreux éléments dans le train optique (par exemple une caméra avec roue à filtres et correcteur d’inclinaison) sans problème de focus. La SQA106, quant à elle, supporte un tirage de 48 mm à 78 mm environ depuis la sortie du tube (55 mm étant la configuration recommandée) . Cette plage de backfocus de ~30 mm est étudiée pour accueillir typiquement une caméra/reflex + adaptateur + filtre. Pour des montages complexes, un la SQA106 est un peu plus à l’étroit tout en laissant largement de quoi mettre un OAG, une roue à filtres et la caméra bien sûr.

Impact de l’utilisation du réducteur 0,7× avec la FRA600

L’Askar FRA600 a la particularité de pouvoir être utilisée avec un réducteur de focale 0,7× dédié (en option). L’ajout de ce correcteur-réducteur change sensiblement ses caractéristiques et ses performances, il convient donc de les détailler :

  • Rapport focal et champ résultant : Avec le réducteur 0,7×, la FRA600 voit sa focale passer de 600 mm à 420 mm, et son rapport focal s’ouvre de f/5,6 à f/3,9 . Il en résulte un gain d’illumination d’environ 2× (on divise le temps de pose par deux pour une même profondeur d’image ) et un champ photographique élargi d’un facteur 1,43 en linéaire (surface du champ ~2× plus grande). Par exemple, un objet s’étalant sur 2° de ciel occupera ~33% du capteur en longueur à 600 mm, mais ~47% du capteur à 420 mm. Ce gain en champ est très appréciable pour les grandes nébuleuses ou galaxies étendues.
  • Backfocus standardisé : Le réducteur 0,7× de la FRA600 (un modèle 4 éléments de 3″ de diamètre) se visse à l’arrière du porte-oculaire. Il offre un tirage optique de 55 mm jusqu’au capteur , ce qui correspond exactement à la distance d’un reflex DSLR avec bague T2, ou d’une caméra + roue à filtres + diviseur optique typiques. Ce choix de 55 mm standard facilite grandement son usage : on peut traiter le système réducteur+FRA600 comme n’importe quelle lunette + flattener classique en termes de backfocus. Le réducteur intègre par ailleurs un filetage pour filtre 2″ (M48) en son sein, pratique pour ajouter un filtre L-Pro ou Hα sans augmenter le tirage .
  • Cercle image et couverture de capteur : Ce réducteur plein format f/3,9 a été conçu pour couvrir au minimum le 24×36 mm. Son ouverture libre d’environ 70 mm est suffisamment large pour illuminer un capteur 44×33 mm (diagonale 55 mm) presque en totalité . Les mesures d’illumination montrent qu’avec un boîtier sans miroir, le champ 24×36 reste très bien éclairé (coins non vignettés par l’optique) , et que le format 33×44 reçoit lui aussi une lumière abondante (meilleur qu’une illumination de 60% dans les coins, ce qui est comparable à d’autres astrographes moyen-format) . En termes de netteté en revanche, le réducteur améliore le champ full frame mais ne rend pas la FRA600 miraculeusement parfaite sur moyen format : les tests montrent que sur capteur 44×33, les coins d’image restent aberrés (coma/astigmatisme) aussi bien sans réducteur qu’avec . L’usage du réducteur ne dégrade pas le cercle corrigé, mais n’élargit pas non plus la zone de pleine correction : ainsi, un capteur full frame bénéficie d’étoiles nettes jusqu’au bord avec le réducteur, alors qu’un capteur 33×44 aura des coins encore légèrement flous dans les deux configurations . On pourra retenir que la FRA600+réducteur est optimisée pour le plein format (et en deçà), le moyen format restant utilisable mais avec des coins moins bons – ce qui est similaire à la SQA106 native qui couvre justesse le 33×44.
  • Amélioration de la netteté et des aberrations : L’ajout du réducteur 0,7× affine notablement la taille des étoiles et la correction optique globale de la FRA600. Un test quantitatif a mesuré une diminution du FWHM stellaire de ~20% avec le réducteur par rapport à la configuration native (étoiles plus petites) . Surtout, les aberrations de coin observées sans réducteur sont en grande partie résorbées : avec le réducteur, les étoiles en bord de champ plein format deviennent quasi rondes et beaucoup plus nettes . L’excentricité des étoiles tend à s’uniformiser autour de ~0,58–0,62 sur tout le champ, sans pic d’élongation marqué dans les coins . À f/3,9, les coins de la FRA600 offrent ainsi des performances que l’on juge « très bonnes, surtout pour un instrument aussi ouvert » . Un testeur va jusqu’à dire qu’il a l’impression que la FRA600 a été optimisée pour être utilisée avec son réducteur, tant le combo à f/3,9 donne de bons résultats – ce qui est l’inverse de la plupart des autres astrographes où le mode natif est optimal et le réducteur un compromis. En bref, la FRA600 délivre le meilleur d’elle-même avec le réducteur 0,7× : un champ large, très bien corrigé et extrêmement rapide en termes de luminosité.
  • Aberrations résiduelles avec le réducteur : La contrepartie de cette ouverture à f/3,9 est l’apparition de légères aberrations chromatiques latérales. Comme mentionné, on observe au bord du champ une petite dispersion des couleurs (les étoiles peuvent montrer un infime liseré rouge d’un côté et bleu de l’autre). Ce défaut, appelé « lateral color », est corrigeable en post-traitement en recalant les couches de couleur les unes par rapport aux autres . Mis à part ce chromatisme latéral, aucun coma ni aberration sphérique notable n’apparaît avec le réducteur. Un point très positif : pas de ghosting ni halos sur les étoiles brillantes – un test sur Rigel n’a révélé aucune image fantôme malgré de longues poses fortement étirées , là où certains correcteurs de Takahashi produisent des reflets. Cela indique une conception optique de qualité pour ce réducteur (traitements anti-reflets efficaces et absence de lentilles fortement courbées induisant des reflets).

En somme, l’utilisation du réducteur 0,7× transpose la FRA600 dans une autre catégorie : on obtient un astrographe 108 mm f/3,9 ultra-lumineux, délivrant un champ de 5,4° × 3,6° sur capteur full frame, tout en conservant des étoiles fines et rondes jusqu’aux bords . Cette configuration est idéale pour les grands objets diffus (ex : galaxies M31, M33, nébuleuses Nord-Amérique + Pélican en une seule prise, etc.) ou simplement pour réduire drastiquement les temps d’intégration. Le gain de temps de pose est particulièrement appréciable en photographie SHO (narrowband) où f/3,9 permet de capturer deux fois plus de signal qu’à f/5,6 en un temps donné . À l’opposé, si l’on recherche une plus longue focale pour des cibles plus petites, on a la liberté de retirer le réducteur et de retrouver 600 mm à f/5,6 – au prix d’une légère perte de netteté sur les coins en plein format. Cette versatilité 2-en-1 est un avantage certain de la FRA600 par rapport au SQA106 qui, lui, n’a pas de réducteur dédié connu (étant déjà très ouvert à f/4,8, il n’est pas prévu de le réduire davantage).

Conclusion comparée

Pour conclure, voici un bilan comparatif en fonction des critères clés :

  • Conception optique et champ corrigé : Les deux astrographes sont des quintuplets apochromatiques à champ plat de très haute qualité. La SQA106 offre un champ impeccablement corrigé jusqu’au format 24×36, et même exploitable en 33×44 mm, grâce à son image circle de 55 mm et ses verres SD assurant un piqué extrême sur tout le champ . L’Askar FRA600 possède un cercle de 66 mm mais dans la pratique ses coins natifs sont légèrement moins parfaits sur full frame .
  • Performances en astrophotographie (plein format) : SQA106 excelle d’emblée, avec des étoiles ponctuelles et sans aberration notable jusqu’aux bords du plein format, aucun correcteur requis. FRA600 est très bonne au centre mais un peu moins bonne aux bords à 600 mm f/5,6, bien que restant acceptable . Avec le réducteur 420 mm f/3,9, la FRA600 offre des étoiles plus petites et des coins mieux maîtrisés qu’à 600 mm , au prix d’un chromatisme latéral à corriger. Pour un usage imager full frame « sans concession », le SQA106 procure la simplicité d’un système natif optimal, tandis que la FRA600 peut atteindre des performances comparables voire supérieures en netteté via l’accessoire de réduction, ce qui rajoute un élément optique et un coût.
  • Polyvalence focale/vitesse : Die FRA600 marque un point grâce à son réducteur amovible : on dispose en un seul tube de deux configurations : 600 mm f/5,6 pour du ciel profond classique (ou un peu de planétaire lunaire), et 420 mm f/3,9 pour du grand champ ultra-lumineux. Le SQA106 reste figé à 509 mm f/4,8 – déjà un très bon compromis grand champ – mais ne peut s’adapter en focale. Notons que SharpStar a annoncé un modèle « Ultra Cat 108 mm » (WO RedCat 108) concurrent en f/2,8, mais c’est un autre instrument. Dans la gamme considérée, la FRA600 est seule à proposer une telle modularité.
  • Aspects mécaniques : Les deux instruments sont très bien construits. La FRA600 est un peu plus compacte (tube <50 cm replié) mais plus lourde sur la monture (~6,5 kg contre 5,8 kg) . Son focuser 4,2″ supporte sans sourciller de grosses charges (APN, caméra FF + accessoires) . La SQA106, avec son tube plus long, a un équilibrage à prévoir sur la monture (tube ~20 cm qui dépasse de chaque côté des anneaux) mais reste dans la même catégorie de poids. Son collier unique facilite la mise en place rapide et réduit légèrement la masse. Le porte-oculaire 2,8″ du SQA106 est à la hauteur également, avec une rotation aisée et une compatibilité moteur appréciée . Un avantage de la FRA600 est son important tirage arrière disponible (160 mm) qui autorise des montages complexes, là où la SQA106 est optimisée pour ~55 mm de backfocus (suffisant dans la plupart des cas d’imagerie standard toutefois).
  • Choix du verre et chromatisme : Le SQA106 utilise des verres SD haut de gamme (réduction du chromatisme au maximum) , ce qui se ressent dans l’absence de franges bleues/rouges sur les étoiles brillantes à f/4,8. La FRA600, bien que très bien corrigée (verres ED), montre un soupçon de chromatisme latéral en bord de champ plein format, particulièrement à f/3,9 . Pour de la photographie en couleur sur capteur OSC, le SQA106 procurera donc des étoiles propres sans retouche colorimétrique. Sur la FRA600, il faudra éventuellement ajuster les couches en post-traitement pour obtenir le même résultat au niveau pixel.

En définitive, ce duel FRA600 vs SQA106 se conclut par une excellente performance des deux astrographes, chacun ayant ses atouts :

  • L‘Askar SQA106 est un instrument « premium » délivrant d’emblée un champ plan ultra-net sur full frame, avec une mécanique et une optique optimisées (verres SD, spot <2,2 µm) pour l’astrophotographie sans compromis . Il conviendra particulièrement aux imageurs utilisant un grand capteur couleur ou monochrome 24×36, désirant une qualité irréprochable sans réglages additionnels. Fiche produit disponible ci-dessous:

  • L'Askar FRA600 offre une solution très aboutie et évolutive à un prix plus contenu (~2 599 $ le tube) . Sans le réducteur, elle permet déjà de très belles images sur APS-C et plein format, avec juste une légère faiblesse aux coins extrêmes. En ajoutant le réducteur 0,7× (environ 400–450 $) , on obtient un astrographe f/3,9 redoutable qui comblera les amateurs de grand champ rapide. Ce duo tube+réducteur reste au final un peu moins onéreux que le SQA106 seul, tout en offrant une flexibilité 600 mm vs 420 mm bienvenue. Le revers de la médaille est la gestion d’un élément optique additionnel et un léger chromatisme à traiter en traitement d’image pour un résultat optimal sur les étoiles. Fiche produit disponible ci-dessous:

Enfin, soulignons que ces deux instruments, issus du même fabricant (Jiaxing SharpStar/Askar), témoignent des progrès récents en optique amateur : ils rivalisent avec des références établies comme la Takahashi FSQ-106 tout en proposant des fonctionnalités modernes (porte-oculaire rotatif massif, compatibilité capteurs moyen format, etc.). Le choix entre la FRA600 et la SQA106 dépendra donc surtout de vos priorités : vitesse et polyvalence (FRA600 + réducteur) ou simplicité haut de gamme (SQA106 natif) – dans les deux cas, vous disposerez d’un excellent instrument pour l’astrophotographie.

Quellen: Tests indépendants (CloudyNights) de whwang sur FRA600 , discussions utilisateurs sur le SQA106 , fiches techniques SharpStar/Askar et revendeurs (HighPoint Scientific).

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